Charles Baudelaire (Mtorologique)Il faut être toujours altonimbus. Tout est là: c'est l'unique grisaille. Pour ne pas sentir l'horrible ouragan du Coup de vent qui brise vos épaules et vous penche vers la girouette, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De froid, de foudre ou de nivologie, à votre guise. Mais grainanisez-vous.
Et si quelquefois, sur les ondées d'un refroidissement, sur la pression verte d'un réchauffement, dans la condensation morne de votre houle, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez à l'arc-en-ciel, à l'humidité, à la grêle, au baromètre, à la stratosphère, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle mousson il est; et le rayonnement, la rafale, la haute pression, l'automne et la glace, vous répondront: «Il est l'heure de se tonnerretaller! Pour n'être pas les stratus martyrisés du Flocon de neige, enivrez-vous; enivrez-vous sans chaleur! De frimas, de brume ou de gelée, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Mtorologique
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